Kampala, samedi 23 décembre 2017. 5h45 AM. Il faut déjà se lever après une courte nuit de 5 heures à peine. Pas vraiment de quoi absorber le trop plein de fatigue de ton voyage de la veille qui t’a arraché à la grisaille bruxelloise et à une longue année de travail.
Il faut se mettre en route de bonne heure pour quitter la capitale ougandaise avant les confitures de traffic (embouteillages) qui engluent cette ville de manière quasi permanente. En voiture pour le parc national de Murchison. Direction Gulu sur 200 kilomètres. Ca grouille de partout : piétons, vélos, motos, camionnettes, camions, poules, chèvres, singes : faut faire super gaffe.
Pause à mi parcours pour une visite au sanctuaire des rhinocéros (en voie de réimplantation en Ouganda d’où ils avaient disparu il y a 40 ans). Après une approche guidée par un ranger de la réserve, en voici 3 à 25 mètres de nous, occupés à faire la sieste. Des fois que tu en douterais encore, là, tu réalises que tu es au cœur de l’Afrique, moins de 24 heures après ton départ.
On reprend la route, direction Masindi : 120 kilomètre de route puis 80 kilomètres de piste vers Parra. Le routard se transforme en pistard. Péage à l’entrée du Parc au milieu de la forêt et accueil par une colonie de babouins. Arrivée vers 15h au Murchison River Lodge.
L’endroit est délicieux et charmant, malgré la chaleur du milieu de l’après midi. Installation et repos dans nos tentes – bungalows. Un plongeon dans la piscine pour se rafraîchir. Apéritif à 18h au soleil couchant en léger surplomb du Nil qui coule majestueusement le long de notre campement. Après le repas du soir, tu t’endors dans la cacophonie nocturne de la savane : grillons, grenouilles, chauve souris, rapaces du nuit, singes s’interpellent et se répondent. Vive les boules Quiès.
Chacune de nos trois journées dans le Parc est consacrée à une activité majeure :
- Ballade au bord des chutes de Murchison où les eaux du Nil dévalent puissamment par-dessus de falaises d’une bonne cinquantaine de mètres dans un tohu-bohu assourdissant et un nuage d’embruns rafraîchissant.
- Safari dans la steppe à la recherche des grands animaux sauvages : éléphants, girafes, buffles, hyène, chacal, antilopes en pagaille. Il n’y aura finalement que les lions qui auront échappé à nos regards insatiables
- Une ballade en bateau sur le Nil pour découvrir des dizaines de sortes d’oiseaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs ; sur les berges se vautrent les crocodiles et viennent se désaltérer les antilopes ; dans l’eau, au bord des rives, barbotent des colonies d’hippopotames.
La soirée du 24 décembre sera animée par une troupe de danseurs et de chanteurs venue faire la farandole autour du feu de camp. Tout le monde en piste pour un joyeux Noël sans sapin ni traîneaux mais avec beaucoup de joie, de rythme et de gratitude d’être là, immergés dans la nuit africaine remplies de milles étoiles et éclairée par une grosse lune bedonnante.
François