ENABEL face à la crise du COVID

Tout comme le reste du monde, l’Afrique n’est pas épargnée par la pandémie COVID-19. Même cause (corona virus), et souvent mêmes solutions (fermeture des écoles, limitation des déplacements, home working, confinement généralisée depuis 7 semaines). Mais cette crise n’aura sans doute pas les mêmes conséquences pour les populations des pays d’intervention d’Enabel.

A l’heure d’écrire ces quelques lignes, la plupart des pays subsahariens s’en tirent pas trop mal dans leur gestion de la crise sanitaire (à quelques exceptions près : la Tanzanie et le Burundi par exemple). Le nombre de malades reste relativement faible, les hôpitaux ne sont pas saturés et la situation sécuritaire est calme. Plusieurs hypothèses circulent pour en expliquer la cause mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions.

Cependant, ce tableau plutôt optimiste ne reflète pourtant pas tout.

Il est d’ores et déjà évident que la crise du COVID-19 affectera les systèmes alimentaires déjà fragiles de la région, en particulier dans les villes à forte densité de population. La pandémie risque également d’avoir d’importantes répercussions en termes de sécurité, de justice et de gouvernance. Les contextes fragiles, comme ceux dans lesquels intervient Enabel, risquent de le devenir de plus en plus. L’impact de cette crise sur l’éducation, l’économie et les conditions de vie de milliers de personnes devrait aussi accroître les inégalités, entraînant de la sorte un mécontentement et des troubles sociaux, en particulier dans des pays où l’infrastructure socioéconomique est trop faible pour en absorber les répercussions.

Devant un tel constat, Enabel se mobilise et tente de prendre les devants. En tant que partenaire privilégié des gouvernements dans nos pays d’intervention, Enabel a dû ajuster certaines de ses interventions pour pallier au plus vite aux besoins engendrés par cette nouvelle crise. La particularité – cette fois – c’est qu’il ne s’agit pas de faire face à une crise dans un ou deux de nos pays partenaires, mais bien de trouver une réponse appropriée dans chacun de nos 18 pays d’intervention.

Les actions immédiates sont les plus évidentes : elles visent à soutenir la préparation et la gestion de la crise sanitaire (appui à la prévention auprès des populations, formation du personnel de santé, achat de matériel sanitaire, support dans la gestion des données, appui aux services de santé de base, renforcement du système de santé, etc.).

Mais d’autres actions tout aussi importantes sont d’ores et déjà mise en œuvre en vue d’atténuer l’impact socioéconomique de la pandémie de COVID-19.

Les domaines d’intervention sont multiples. A titre d’exemple, voici certaines actions d’appui ciblées d’Enabel dans les pays partenaires :

  • Garantir l’accès à la nourriture
  • Soutien au secteur agricole, y compris aux PME agroalimentaires, afin de continuer à produire des aliments nutritifs, en particulier pour les marchés locaux
  • Renforcer la résilience socioéconomique et assurer un soutien aux plus vulnérables
  • Soutenir l’utilisation des données en vue d’une meilleure prise de décisions

Les défis sont énormes et la contribution de la Belgique (via son agence de développement ou ses ONG) est modeste. Cela dit, en ces temps de crise mondiale, la solidarité internationale est essentielle et ne peut pas être oubliée. Le monde d’après que l’on appelle de nos vœux ne pourra se réaliser que s’il ne laisse personne de côté.

Lecteurs ou joueurs, il y en a pour tous les goûts et tous les âges

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Vous le savez peut-être déjà ou pas mais « les aventuriers du rail » est mon jeu préféré.  Sont but est de réaliser des distinations avec des trains . Et nous nous avons la version Europe. En même temps qu’on joue, on apprend donc aussi les villes d’Europe . Papa est très fort;-).
Une partie dure une bonne petite heure et c’est une chouette activité à faire en famille le week-end ou quand on s’embête.
LOLA

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Un nouveau jeu pour les enfants, et une redécouverte, pleine de bons souvenirs, pour les parents. Wanted, c’est un jeu de rôles très amusant qui vous plonge dans l’univers du far west. Un monde plein de shériff, d’hors-la-loi et de rénégat … Si vous ne connaissez pas ce jeu, filer le découvrir. Vous ne serez pas déçus ( présenté par Anna-Lou et Denis)

 

 

 

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KETNET
Comme le reste du monde, nous sommes bloqué à la maison et on attend un signal pour rentrer en Belgique . Dans l’hypothèse d’un retour à l’école en Belgique, on a dû se remettre au néerlandais plus tôt que prévu.  Etant donné que notre néerlandais n’est plus au top, on a décidé de s’y remettre de différentes façons: maman nous donne les cours en néerlandais et les écrans sont autorisés un peu plus que d’habitude pour autant que ce soit en néerlandais. J’avais reçu beaucoup de bons échos de la chaine Ketnet. J’ai donc décidé d’aller y jeter un coup d’oeil…. et J’ADORE !  C’est super bien fait . Il y a beaucoup de vidéos possibles. Moi j’aime bien le journal parlé pour enfants (Karo8) . J’aime bien de savoir ce qu’il se passe dans le monde . Mais je regarde aussi beaucoup d’autres programes et c’est vraiment cool.
BISOUS  A TOUS prenez bien soin de vous.
LOLA
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L’homme qui plantait des Arbres de Jean Giono
Un petit livre par sa taille (à peine 30 pages) mais grand par ses enseignements. C’est Nancy, une colllègue de Denis, qui nous a fait découvrir ce texte en le lisant – une partie chaque soir – à nos enfants. C’est l’histoire d’un homme que rien ne détourne de son objectif : planter des arbres. L’objectif d’une vie en somme. Ce geste simple produit pourtant des miracles que je vous laisse découvrir. A lire, à partager et à méditer.
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Comme le dit le titre, ces histoires parlent d’une famille où il y a 6 filles et un garçon: Anna, Cara , Bella ,Elisa ,Dana et Gabriel .
Voila une famille bien nombreuse mais ils s’aiment tous et ils ont chacun leur talent : lire, écrire, théâtre, piano, râler, football, danse, stylisme ou musique. C’est une famille avec beaucoup de talents !  En plus,  leurs parents ne sont pas souvent à la maison parce que la maman est souvent à l’autre bout de la monde en train de faire des reportages et leur papa fait des reportages en France pour une chaine de télévision. Les enfants ont donc une babysiter irlandaise et une grand-mère qui est là pour les gâter. C’est une série en plusieurs tomes. Chaque tome raconte la vie d’un des enfants. Vous avez aussi des tomes qui parlent de la vie de toute la famille, des castastrophes qu’ils vivent en famille .
Moi et Anna-Lou nous aimons beaucoup. LOLA
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La Cité de Babel – Le grand livres des religions.
Ce livre, hors normes, nous a été offert par la marraine d’Anna-Lou (Julie). Il s’agit d’un livre à quatre étages: chaque étage d’un même immeuble abrite une famille de confession différente. Au 3ème étage, la famille de Madjid et Nasrine est de confession muslumane. Au second étage, la famille de Franck et Céline est de confession juive. Au premier étage, la famille de Hervé et Arianne est de confession chrétienne. Enfin, au rez-de-chaussée il y a une épicerie tenue par Monsieur Felix. Monsieur Felix est athée. Dans son magasin, il célèbre les fêtes laïques ou paiënnes. Il croise également  des personnes d’autres confessions.
Le livre se déroule sur une année. Au cours des quatres saisons, on découvrent les rites, les fêtes et les moment forts des trois grandes religions monothéistes. On découvre ainsi les différences mais surtout les similitudes entre les différentes religions. Celles-ci s’inspirent aussi de certains rites athées et vice et versa.
Ce livre instructif et ludique nous apprend le vivre ensemble et le respect des différences. Une belle découverte !

Un non-voyage au Rwanda

Presque depuis notre arrivée en Ouganda, nous avions le projet d’aller visiter le Rwanda, pays voisin de l’Ouganda et distant à quelques heures seulement en voiture de Fort Portal.Nous attendions qu’une bonne occasion se présente pour s’en aller découvrir le pays des mille collines.

Alors, lorsqu’il y a quelques mois de cela, nos amis les Dellicour et les Dassy nous avaient confirmé qu’ils viendraient nous « visiter » pendant les vacances de Pâques, nous n’avions pas hésité. Le plan était de se retrouver tous à Kigali, eux par les airs depuis la Belgique, nous par la route depuis Fort Portal. Au fil des discussions, nous avions tracé l’itinéraire pour un road-trip à 3 familles nous ramenant en plusieurs étapes (Lac Kivu, Lac Mutanda, Mount Sabyinyo, Ishasha, Queen Elizabeth Park, Crater Lakes) vers Fort Portal où nous nous réjouissions de leur partager un petit peu de notre vie quotidienne.

Adultes et enfants en ont rêvé jusqu’au dernier moment … Mais un jour de mars, on a bien dû se render à l’évidence que ce ne serait pas possible.

Reste les souvenirs de tous les bons moments passes à distance à préparer ce voyage et aussi la perspective de pouvoir très prochainement réunir nos 3 familles en Belgique. Pourquoi pas pour un week-end dans nos 1000 collines ardennaises ? 😉

 

 

 

La boucle est bouclée

Ce mois-ci – plus que jamais – il a fallu être créatif pour occuper nos loustics. Il faut dire que le défi était de taille : trouver des activités qui pourraient les occuper assez longtemps pour remplir ces longues journées de confinement ET sans aucun matériel de bricolage (éh oui, tout ou presque est parti dans nos caisses : plus de peinture, plus papier de couleurs, plus de masking tape, plus ficelle, plus de cire/plâtre/plasticine, etc.). C’est là que l’on (re)découvre l’art du bricolage recyclage : des simples boites en carton suffisent pour faire naître de très beaux robots, des grains de café oubliés et séchés un lapin de Pâques et quelques bouts de bois une maison dans les arbres.
En rédigeant notre article, je remarque à quel point la « boucle est bouclée » car en l’article de Septembre 2017 du coin des Artistes s’intitulait… « Vive la récup » !
Et en bonus, découvrez les talents scéniques de notre trio dans une composition originale inspirée par le Corona. Pour y accéder, cliquer ICI

Lock Down Movie Night

Tous les samedi soir (voir même les vendredi soirs) depuis le début du confinement, c’est « movie night » en plein air. Dès que le soir tombe, on s’installe dans le canapé extérieur avec des couvertures, des coussins et un petit morceau de chocolat. Mhhhh ! Au programme, des vieux classiques de Walt Disney (Aristochats, 101 Dalmatiens, Rox et Roucky, …). Vu que le confinement se prolonge, nous rajeunissons progressivement notre médiathèque avec des films plus récents (Ice Age, Toy story, etc.). Un vrai bonheur, pour les grands et les petits!

ADAPTATIONS A TOUS LES ETAGES !

Voici une édition particulière pour couvrir une période qui ne l’est pas moins. Notre blog a été conçu comme un « Trait d’Union » créant un pont entre ce qui se passe ici en Ouganda et ce qui se passe chez vous en Belgique. Mais comme jamais auparavant, nous avons partagé au cours des six dernières semaines la même actualité. Le rythme de nos vies s’est uniformisé presque en même temps pour s’adapter à l’arrivée du « vilain coco ». Malgré un nombre de cas infectés par le Covid 19 très limité, l’Ouganda a en effet pris des mesures de confinement, similaires et souvent même plus strictes que la Belgique.

Du coup, comme pour vous probablement, un mot résumant bien les semaines écoulées depuis notre dernière édition est le mot ADAPTATION. L’art de s’adapter, voilà un cheminement non dénué d’intérêt, tant sur le plan individuel que collectif.

Notre famille a d’abord dû revoir ses plans pour la fin de son aventure ougandaise, prévue initialement pour début juillet. Depuis fin mars, nos noms figurent en effet sur la liste, tenue par l’Ambassade de Belgique, des ressortissants belges susceptibles d’être rapatriés dès qu’une opportunité de vol se présentera. Le vol étant, dans un premier temps, annoncé comme imminent, c’est au pas de charge que nous avons dû mettre en caisses nos 3 ans de vie ougandaise ; caisses qui voguent désormais vers la Belgique. Mais l’imminence est devenue une perspective à un horizon de temps incertain, nécessitant un nouvel effort d’adaptation mentale et organisationnelle que chacun a vécu à sa manière.

Lola partageait ainsi lors de notre réunion de rédaction : « Pendant cette période, j’ai jonglé avec mes sentiments. J’étais parfois frustrée quand on nous annonçait un jour qu’on allait devoir rentrer rapidement en Belgique et le lendemain on nous disait que non. Mais ça apprend à ne pas se projeter, à vivre l’instant présent. Avec le confinement, on a fait plein de chouettes choses en famille, on a encore mieux appris à vivre à 5 ». Parmi ces chouettes choses, Romain retient en particulier les matchs de foot en famille, mais aussi les « Fort Portal Movie-Nights » dont on vous parle dans le « Clin d’œil photo ». Anna-Lou trouve elle que les dernières semaines lui ont appris à plus s’occuper par elle-même, avec notamment plein de bons moments lecture et aussi plus d’appels avec ses amis et ses grands-parents. Ce qui est certain, c’est qu’au jeu de l’adaptation, les enfants ont épaté leurs parents !

Capacité d’adaptation, notre équipe de rédaction a aussi dû en faire preuve pour adapter le contenu des rubriques de notre blog à la situation présente. Ainsi, le « coin des routards » voit son format réduit à celui d’un projet avorté, tandis que le « Coin des lecteurs », rebaptisé pour l’occasion « Coin des lecteurs / joueurs » et le « Coin des artistes » regorgent eux de bons plans.

L’adaptation est aussi en toile de fond du « Zoom de la Coopération » où Géraldine explique comment Enabel a ajusté ses interventions au contexte Corona.

Reste la question ouverte des adaptations durables que la crise actuelle permettra à nos sociétés de prendre. Sur ce plan, nous ne pouvons-nous empêcher de voir cette crise comme une formidable opportunité d’adapter nos sociétés aux enjeux de la transition écologique et de la justice sociale. Alors, à l’heure où le déconfinement s’entame, ne rêvons pas seulement d’un retour à la normale. Soyons plus audacieux. Rêvons au contraire d’un autre monde, un monde corrigé de ses excès. Et n’en rêvons pas seulement, construisons le tous ensemble au travers de la multitude de petits actes individuels que cette crise nous aura convaincus de faire.

Sur ce, on vous laisse sur le traditionnel lien photos que vous découvrirez en cliquant ICI.

Et pour terminer cet édito, un petit extra. Anna-Lou voulait vous raconter le fait majeur de la période écoulée : ses 9 ans (2jours avant le lock down)!

« Mon anniversaire s’est passé juste avant le lock down. J’ai eu de la chance ! La fête a commencé avec mes amis le week-end précèdent le jour J. Le matin, nous sommes partis chercher mes amis dans leurs villages. Quand on est arrivé a la maison, nous avons fait un atelier de fabrication de bougies.  Ensuite, j’ai dû relever 9 challenges avec l’aide de mes amis pour prouver que j’étais prête à avoir 9 ans. Comme j’aime beaucoup l’eau, il s’agissait de challenges aquatiques, plus rigolos les uns que les autres. Ouf, on les a tous réussi et on a pu rentrer à la maison pour que je souffle mes 9 bougies. La fête s’est prolongée avec une pyjama party – movie night. On a dormi tous ensemble dans le salon et le lendemain matin on a pris le chemin de l’école tous ensemble en chantant dans le school bus. »

Et pour illustrer les propos d’Anna-Lou, voici un lien photos spécial BIRTHDAY.

On vous embrasse,

La Hees Family

Lire, c’est étendre ses frontières !

philo

 

Voilà une chouette découverte que nous avons faite grâce à nos cousins namurois. Recueil de petites histoires et fables venues des quatre coins du monde, le livre permet d’initier des petits « cafés philo » en famille, guidé par quelques questions suggérées par l’auteur du livre. Idéal au cas où vous devriez occuper des moments avec vos enfants 😉

 

Jozef

 

 

Voici un conseil lecture que nous avions glané cet en Belgique auprès de certains d’entre vous. Et on n’a pas été déçu. A la fois thriller et fresque historique, on le recommande chaleureusement à ceux qui ne l’auraient pas encore lu.

 

 

image doc

 

 

« Un très bon magazine pour pouvoir s’amuser et en savoir plus sur les animaux.  » Anna-Lou (9 ans)

L’Ouganda bientôt dans les écoles belges !

Quand on parle d’Iles de Paix, souvent on pense à ses interventions dans les pays du Sud, actuellement le Bénin, le Burkina Faso, la Tanzanie, l’Ouganda et le Pérou.

Mais Iles de Paix est aussi très actif en Belgique à travers notamment des activités d’ « Education à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire ». Iles de Paix proposent ainsi dans de nombreux établissements scolaires des animations pour ouvrir les élèves belges à cette thématique plus que jamais fondamentale dans le contexte mondial actuel.

Pour réaliser ce travail, Iles de Paix développent régulièrement des outils pédagogiques accessibles aussi aux enseignants désireux de travailler cette thématique en classe. Eh bien, après 3 ans d’intervention en Ouganda, nous avons accueilli une mission composée d’une collègue d’Iles de Paix Belgique et de deux photographes/vidéastes venus préparer une nouvelle gamme d’outils. Le sujet central sera celui de la diversité. Il s’agira de en supports pour les maternelles, les primaires et les secondaires. Ils seront disponibles pour la prochaine rentrée scolaire.

Dans l’attente, voici déjà quelques photos d’une des familles qui occupera une place centrale dans ces outils.

La famille s’agrandit !

Voilà plusieurs mois que le ventre de tantie (Aurélie) s’agrandit. On se pose beaucoup de questions. Un jour en juillet, nous voilà à table avec toute la famille Ladrière et voilà que nous sommes au courant d’une belle surprise.

Le temps passe … Il ne reste plus que quelques jours avant le grand jour. Le 23 janvier Aurélie et Jean se dirigent vers l’hôpital. Nous, ici en Ouganda on s’excite. Décidément notre petit cousin ne veut pas sortir du ventre de sa maman. Allez, allez, sors. On veut te voir. Après de longues heures, nous sommes très fiers de vous annoncer l’arrivée de Jeff, né le 24 Janvier 2020 à 00:30 3,5kg 49cm.

BIENVENUE A JEFF

LOLA (sa grande cousine)

 

Pikipiki (*) Ou Boda

(*) Moto en swahili

Vous me voyez partout en Ouganda (et partout ailleurs en Afrique et en Asie) sur tous les terrains (en bitume ou en terre), je passe partout, je sers à tout, au transport des choses et des personnes, je suis économe en carburant, je suis la reine de la mobilité.

Certes les déplacements pédestres et cyclistes sont encore nombreux ici ; mais j’épargne à ceux qui me montent bien des fatigues. Je suis plus rapide, plus robuste et j’ai un rayon d’action bien plus large. Si la voiture (et autres véhicules automoteur) me supplante sur ces critères, ce n’est vrai que sur route asphaltée et dégagée. Sur piste et dans les embouteillages urbains, je prends largement le dessus en avalant facilement les déformations du chemin ou en me faufilant gaiement quand tout est bloqué.

J’ai l’allure fière avec mon gros œil devant, au milieu du guidon, arborant, juste en dessous, dessiné avec soin sur une plaque métallique, le surnom que m’a donné mon propriétaire (Jeff) ou sa devise mystique (God is my lord) ; mes flancs sont colorés de mille feux et mes jantes chromées me donnent des airs de rockstar. Partout, on me bichonne avec soin : on me conduit à la rivière du village ou au car-wash du bourg ; on me shampouine vigoureusement et on m’asperge généreusement pour me délester de la poussière et rafraîchir ma silhouette.

Dans la plus grande majorité des cas mon destrier est masculin, il porte quelque fois un casque mais pas souvent, rarement des lunettes, pas de gants, des chaussures ordinaires et parfois simplement des sandales. Au lever du jour, lorsqu’il fait frais, il revêt une grosse veste d’hiver et emmitoufle sa tête sous un capuchon.

Je suis mise à toutes les sauces.

Au transport des choses : en vrac et indistinctement : un gros sac de maïs, un régime de bananes, un fagot de canne à sucre, un casier de bouteilles de bière ou de fanta, un panier de légumes ou une cage à poules, une chèvre, dix jerricans jaunes remplis d’eau, un matelas roulé, huit matelas empilés… Peu importe si les dimensions de mon paquetage débordent en largeur (un lit, une table, un frigo, un vélo en panne, un tas de planches en bois) ou en longueur (des ronds à béton, des troncs d’arbre, des barres métalliques ou des tubes en plastique).

Au transport des personnes : des adultes et des enfants, des hommes et des femmes, des jeunes et moins souvent des vieux.

Lorsque ce sont des hommes, ils sont régulièrement deux en croupe, même parfois trois, serrés les uns derrière les autres. S’agissant des femmes, elles sont, le plus souvent, seules passagères, sauf lorsqu’elles intercalent un enfant (parfois un deuxième devant le pilote), assises tantôt en amazone (au risque de fragiliser l’équilibre de l’attelage) tantôt à califourchon.

Il arrive régulièrement que je sois exploitée au transport rémunéré des personnes : une activité professionnelle de moto-taxi appelée communément (et joliment) boda-boda. Avec mes congénères, nous nous retrouvons aux principaux carrefours des agglomérations, attendant nonchalamment le client, sous un soleil de plomb.

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Dure-dure la vie de pikipiki, souvent ingrate. S’il m’arrive de défaillir, je serai poussée jusqu’à l’atelier du garagiste qui me démontera en mille morceaux jusqu’à réparation et remplacement de la pièce défectueuse retrouvée miraculeusement (pour un non initié) sur le marché d’occasion. Il peut aussi malheureusement m’arriver de terminer mon existence au champ d’honneur, calcinée sur le bord de la route.

Mais quelle fierté d’être l’outil et le symbole d’un continent qui bouge, qui va de l’avant, qui s’anime, qui s’agite, qui vrombit, qui travaille, qui commerce, qui drague, qui vit.

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Rédigé par François