La force du groupe pour lutter contre l’érosion des sols

L’érosion des sols est un des problèmes majeurs auxquels sont confrontées les 300 familles d’agriculteurs de Karangura accompagnées dans le cadre du programme « Mpanga Super Farmers » d’Iles de Paix. Identifier avec eux des techniques pour lutter contre ce phénomène était donc une action prioritaire.

Et les résultats commencent à apparaître sur les flancs de montagne avec les premiers aménagements de tranchées réalisés par les bénéficiaires. Ces aménagements ont été réalisés avec l’appui technique des équipes de SATNET, un des partenaires d’Iles de Paix en Ouganda. Ce qui est intéressant aussi c’est la dynamique de groupe encouragée par SATNET pour réaliser ces aménagements qui, s’ils doivent être réalisés par un paysan individuel, paraissent hors de portée.

Ces aménagements sont réalisés pendant la saison des pluies, lorsque les sols sont moins compacts. Les équipes de terrain de SATNET ont donc profité de la première saison des pluies 2018 (février à juin) pour lancer la sensibilisation sur l’utilité de ces aménagements ainsi que les formations techniques et accompagnements pour les premières réalisations.

Au terme de cette première saison, près de 150 familles bénéficiaires directes du programme ont déjà pu bénéficier de cet appui. Résultat : un peu plus de 1.700 mètres de tranchées ont ainsi été réalisés. L’effort se poursuit actuellement à la faveur de la 2ème saison des pluies (Septembre – Novembre).

 

Quelques infos techniques concernant ces aménagements :

En fonction de la déclivité du terrain, il faut construire plus au moins de tranchées, plus ou moins rapprochées. Dans la zone de Karangura où le terrain est particulièrement pentu, un paysan doit parfois construire jusqu’à 5 lignes de tranchées sur sa parcelle.

Techniquement, les tranchées situées en haut de terrain ont une profondeur de 3 à 3,5 pieds (90 – 100 cm environ) et sont ensuite construites de moins en moins profondes. La largeur généralement recommandée est de deux pieds (60 cm environ).

Ces travaux ardus sont quasi exclusivement réalisés par les hommes. Un groupe de 4 ou 5 hommes arrivant en moyenne à aménager 15 pieds (environ 5 mètres) par jour.

Au-dessus des tranchées, les paysans plantent des herbes, communément appelées ici « elephant grass » qui fournissent par ailleurs une matière intéressante pour du mulching. En alternative à ce type d’herbe, à partir de cette saison, des plantations de Calliandra seront également promue pour les paysans intéressés par le fourrage que produit cet arbuste indigène.

L’équipement nécessaire à la réalisation de ces tranchées est assez rudimentaire (une structure en bois en forme de A qui permet de respecter les courbes de niveau, des pelles, des fourches). A noter néanmoins que, comme on l’a aussi découvert à travers notre étude pour l’établissement de la ligne de base, peu de nos bénéficiaires possèdent ce type de matériel en propre. Souvent le seul matériel dont il dispose est une houe. Selon les agents de terrain, ce manque de matériel est aujourd’hui la principale contrainte à laquelle ils font face dans la promotion de cette technique. SATNET réfléchit donc à fournir à chaque groupe de bénéficiaires un kit de base, moyennant une contribution propre à convenir.

En terme de maintenance, les tranchées doivent être nettoyée après chaque saison en retirant le sol récolté, souvent très fertile, qui est ensuite rendu aux terres cultivées.

Une aventure avec les chimpanzés

« Cette aventure est une aventure exceptionnelle parce que c’est le seul endroit en Ouganda où on protège les chimpanzés. On a appris beaucoup sur les chimpanzés, on les a nourris avec des avocats, des noix de coco, des mandarines et on s’est bien amusé » (Lola)

L’île de Ngamba est située sur le Lac Victoria, à 45 minutes en bateau de Kampala. Cette île abrite actuellement 49 chimpanzés orphelins, sauvés du commerce illégal d’animaux. Il y a quelques endroits, en Ouganda, où l’on peut voir des chimpanzés à l’état totalement sauvage (voir trait d’union – Janv 2018) mais ces excursions ne sont pas autorisées aux enfants de moins de 12 ans. En effet, il se dit que les petits d’hommes sont trop semblables aux petits chimpanzés et qu’une mère chimpanzé pourrait s’y attacher un peu trop fortement… La venue de Mamounette, fut donc l’occasion de rencontrer ces êtres magnifiques en famille et en toute sécurité. Cela dit, même derrière un grillage (ce sont les humains qui sont confinés et les singes en liberté), leurs cris et leurs mouvements restent très impressionnants.

Après-demain, il sera trop tard !

trait 3Que faire face à l’effondrement écologique qui se produit sous nos yeux ?
Dans ce petit livre incisif et pratique, l’auteur de Demain s’interroge sur la nature et sur l’ampleur de la réponse à apporter à cette question. Ne sommes-nous pas face à un bouleversement aussi considérable qu’une guerre mondiale ? Dès lors, n’est-il pas nécessaire d’entrer en résistance contre la logique à l’origine de cette destruction massive et frénétique de nos écosystèmes, comme d’autres sont entrés en résistance contre la barbarie nazie ? Mais résister contre qui ? Cette logique n’est-elle pas autant en nous qu’à l’extérieur de nous ? Résister devient alors un acte de transformation intérieure autant que d’engagement sociétal…construire le monde dans lequel nous voulons vivre. Un monde où notre épanouissement personnel ne se fait pas aux dépens des autres et de la nature, mais contribue à leur équilibre.

 

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Amoureux de la montagne, ce livre est pour vous … Amoureux des aventures humaines vécues en marge des normes, ce livre est pour vous … Amoureux d’une bande dessinée qui s’accepte totalement comme objet d’art et de littérature, ce livre est pour vous! …

L’Aile froide, c’est notre coup de cœur BD de l’été ! Et si vous avez l’occasion de la lire lors d’un séjour à Venosc, c’est encore mieux puisque le récit a pour décor le massif des Ecrins.

Kihiihi, la trottinette ougandaise qui fait des miracles !

Si vous voyager dans la région, vous croiserez sûrement cet engin ingénieux le long des routes. Cette trottinette africaine, aussi appelée tshukudu en RDC, peut faire jusqu’à 2 mètres de long et est utilisé comme moyen de transport pour les marchandises locales. Le jour du marché, vous verrez ces trottinettes chargées de plusieurs dizaines de kilos de Matooke (banane verte), de chako (charbon) ou de riz. Il faut être sacrément costaud pour la pousser dans les montées et sacrément habile pour la manier dans les descentes. Les jours où il n’y a pas de marché, ce sont les enfants qui s’entraînent… à trois, à cinq ou à dix ! Une amie à nous, a négocié une kihiihi au bord de la route et nous l’a offerte. Elle trône désormais dans notre jardin et nos petits créateurs ont déjà dans l’idée de la customiser… à suivre peut-être, dans quelques mois, dans le coin des artistes.

Vidéo « Een dag op school in Oeganda »

Comme son nom l’indique, le trait d’union se veut « tisseur de liens ». Avec vous, nos amis et nos familles, mais aussi avec l’école des enfants. En effet, il est important pour nous que nos enfants puissent garder des liens avec leurs amis, avec le néerlandais et leur culture « belge ». C’est pourquoi, durant l’année écoulée, les enfants ont entretenu de nombreux contact épistolaires avec leurs classes respectives. Les profs, de leurs côtés, ont également joué le jeu et cela a donné lieu à un bel échange. Fin juin, les enfants ont passé également une journée dans leur école belge. Pour l’occasion, ils ont réalisé ce petit film sur « une journée type à l’école en Ouganda » afin de rendre l’échange plus explicite. Geniet van het filmtje want alles is in het nederlands. Doei !

Pour accéder à la vidéo, cliquez ici

 

Agir au niveau micro pour des macros changements !

Et revoici une édition intégrale du Trait d’Union, un mois après le retour au complet de l’équipe de rédaction. Mi-Août les enfants, accompagné de leur grand-mère Mamounette, ont retrouvé le sol ougandais et en même temps la pluie et la fraîcheur des montagnes de Fort Portal. Non, l’Afrique ne rime pas toujours avec soleil et chaleur et la Belgique n’est pas nécessairement synonyme de pluie et fraîcheur.

Les clichés tombent et l’évidence du réchauffement climatique saute aux yeux. Des plus faibles en tous cas, premières victimes des phénomènes climatiques extrêmes. Malheureusement pas nécessairement des plus puissants.

Mais doit-on attendre d’eux qu’ils nous guident vers le changement radical auquel nous oblige le constat partagé par la plus grande partie de la communauté scientifique ? Damien Saez a-t-il raison quand il chante dans sa chanson « J’accuse » que l’homme ne descend pas du singe, mais qu’il descend plutôt du mouton ?

Non, ne cédons pas au fatalisme. Entrons au contraire en résistance comme nous y invite Cyril Dion dans son nouvel ouvrage remplis de conseils pratiques (Voir « le coin des lecteurs ») ? Et la bonne nouvelle, pour nous belges, c’est que nous avons prochainement une belle occasion pour nous y mettre. Petits belges que nous sommes, nous n’avons pas beaucoup de chance de convaincre Trump qu’être climato-sceptique, ça a un relent de cynisme. Mais inspirons-nous de villes comme San Francisco, New-York, Londres, Paris, Tokyo,  Quito, Varsovie, Buenos Aires, Le Cap qui s’engagent dans des transitions qui vont au-delà des Accords de Paris. Oui, nous avons en octobre, à portée d’urne, l’occasion d’ajouter Bruxelles, Liège, Anvers, Gand, Namur et bien d’autres à cette liste. Si les nations, trop proches des lobbys industriels et financiers tergiversent, c’est peut-être des villes que le déclic peut venir. Et si les villes ne bougent pas, agissons au niveau des quartiers.

Agir au niveau local pour forcer le changement, c’est aussi l’approche d’Iles de Paix dans sa mission, plutôt macro, de promouvoir des systèmes alimentaires durables et une alimentation responsable. Retrouver dans le « Zoom de la Coopération », quelques nouvelles des premières avancées tangibles dans nos zones d’interventions ougandaises.

Parmi les résistants et les acteurs du changement, les artistes sont bien souvent en première ligne. L’art, un moyen de mobilisation, bien souvent craint des puissants. Pas un hasard, si en Ouganda, Bobi Wine, un artiste apprécié des jeunes et récemment engagé en politique, a fait l’objet ces dernières semaines d’une répression sévère du pouvoir en place … depuis de 31 ans. A propos d’artistes, nos chérubins ont profité de la fin des vacances pour aller faire un atelier chez Albert, un artiste-peintre de Fort Portal (voir « le coin des artistes »).

Pour le reste, le mois écoulé a rimé avec escapades de fin de vacances (voir dans « Le coin des Routards », notre visite d’un hospice de chimpanzés), avec installation dans notre jardin de « Nintje », « Sisi », « Poulette », « Cacao » et « Cocotte » nos nouveaux amis lapins et poules, puis comme en Belgique, avec rentrée scolaire. A propos d’école, découvrez dans « L’écho du Nord », la vidéo que Lola et Anna-Lou ont eu l’occasion de partager fin juin avec leurs anciens camarades de l’école Floréal.

Retrouvez un peu de tout ça, dans le lien photos du mois.

Sur ce, on vous envoie plein de micro bisous pour vous dire qu’on pense macro fort à vous 😉

La Hees Family